Parvovirose chez le chien

Malgré les avancées en matière de vaccination et de traitement, la parvovirose continue de poser un défi majeur pour les propriétaires de chiens et les vétérinaires en raison de sa nature hautement contagieuse et de la gravité des symptômes qu'elle provoque. Cet article vous aide donc à comprendre les mécanismes de transmission, les signes cliniques, les méthodes de diagnostic, les options de traitement, ainsi que les stratégies de prévention pour mieux comprendre cette maladie et protéger vos chiens.

Qu'est-ce que la parvovirose chez le chien ?

La parvovirose canine est une maladie virale hautement contagieuse qui affecte principalement les chiens, en particulier les chiots. Le virus responsable de cette maladie est le parvovirus canin de type 2 (CPV-2). Identifiée pour la première fois dans les années 1970, la parvovirose est devenue l'une des maladies canines les plus redoutées en raison de son taux de mortalité élevé, surtout chez les chiots de moins de six mois.

Le parvovirus canin est extrêmement résistant et peut survivre dans l'environnement pendant plusieurs mois. Il résiste à de nombreux désinfectants et peut persister sur des surfaces, dans le sol ou même sur les poils d'animaux infectés. Ce virus attaque principalement les cellules à division rapide, comme celles de l'intestin, ce qui entraîne des symptômes gastro-intestinaux sévères comme une diarrhée importante. Cependant, chez les chiots très jeunes, il peut également affecter le cœur, causant une myocardite (inflammation du muscle cardiaque).

Comment se transmet la parvovirose canine ?

La transmission de la parvovirose chez le chien se fait principalement par contact direct avec un animal infecté ou indirectement par l'environnement contaminé. Le virus est excrété en grande quantité dans les selles des chiens infectés. Il peut être transmis par ingestion de matières fécales ou par contact avec des surfaces contaminées telles que le sol, les cages, les bols de nourriture et d'eau, ou même les vêtements et chaussures des personnes en contact avec un chien infecté.

La parvovirose peut se propager rapidement dans les lieux où les chiens se rassemblent, comme les refuges, les chenils, les parcs pour chiens ou les pensions. Les chiots sont donc particulièrement vulnérables à l'infection en raison de leur système immunitaire immature et de leur propension à explorer leur environnement.

Une fois qu'un chien a été exposé au virus, l'incubation dure généralement entre 3 et 7 jours. Pendant cette période, le chien peut sembler en bonne santé, mais il excrète déjà le virus dans ses selles, contribuant à la propagation de la maladie.

Est-ce que la parvovirose est transmissible à l'homme ?

Le parvovirus canin est spécifique aux chiens et à d’autres espèces comme le chat, mais il ne peut pas infecter les humains.

Cependant, il est important de noter que, bien que le virus ne soit pas zoonotique (c'est-à-dire qu'il ne se transmet pas de l'animal à l'homme), les humains peuvent contribuer à sa propagation en transportant involontairement des particules virales sur leurs vêtements, leurs chaussures ou leurs mains. C'est pourquoi une bonne hygiène et des mesures de désinfection rigoureuses sont essentielles pour prévenir la propagation de la parvovirose.

Symptômes de la parvovirose canine

Les symptômes de la parvovirose varient en fonction de la gravité de l'infection, de l'âge du chien, de son état immunitaire et de la rapidité avec laquelle le traitement est administré. Les principaux symptômes incluent :

• Vomissements sévères : Souvent, ce sont les premiers signes cliniques observés. Les vomissements sont fréquents et sévères, parfois accompagnés de bile et souvent persistants.
• Diarrhée hémorragique : L'un des symptômes les plus caractéristiques est une diarrhée sévère qui peut être très aqueuse et souvent teintée de sang. Cette diarrhée est douloureuse pour le chien et peut entraîner une déshydratation rapide et sévère.
• Déshydratation : En raison des vomissements et de la diarrhée, les chiens infectés se déshydratent très rapidement. On observe une perte d'élasticité de la peau, une sécheresse des muqueuses et parfois une insuffisance rénale.
• Douleurs abdominales : Les chiens atteints peuvent présenter une douleur abdominale significative, souvent accompagnée d'une posture courbée ou d'une sensibilité à la palpation de l'abdomen.
• Fièvre ou hypothermie : La fièvre est fréquente au début de l'infection, mais la température corporelle du chien peut baisser, entraînant une hypothermie en fin d’infection.
• Abattement et prostration : Les chiens sont souvent extrêmement faibles et apathiques, incapables de se tenir debout ou de se déplacer.

Dans les cas les plus graves, en particulier chez les chiots très jeunes, la parvovirose peut entraîner la mort en quelques jours en raison des complications.

Diagnostic de la parvovirose chez le chien

Le diagnostic de la parvovirose chez le chien repose sur une combinaison de l'examen clinique, de l'historique du chien et de tests diagnostiques spécifiques. Les signes cliniques vus précédemment, tels que les vomissements, la diarrhée hémorragique, et la déshydratation, orientent souvent le vétérinaire vers la suspicion de parvovirose.

Pour confirmer le diagnostic, plusieurs tests peuvent être utilisés :

• Test ELISA : C'est le test le plus couramment utilisé pour diagnostiquer la parvovirose. Il peut donner des résultats en quelques minutes en détectant la présence de parvovirus dans les selles du chien, permettant une prise en charge rapide. Cependant, il peut y avoir des faux négatifs, surtout si le test est effectué tard dans l'évolution de la maladie.
• PCR : Ce test moléculaire est plus sensible que le test ELISA et peut détecter de très faibles quantités de virus. Il est particulièrement utile dans les cas où le test ELISA est négatif, mais où la suspicion clinique reste élevée. La PCR est cependant plus coûteuse et nécessite généralement un envoi au laboratoire, retardant ainsi le diagnostic définitif.
• Hématologie et biochimie : Des analyses de sang peuvent révéler des anomalies typiques de la parvovirose, telles qu'une leucopénie (baisse du nombre de globules blancs) et des perturbations électrolytiques dues à la déshydratation.
• Radiographie et échographie abdominales : Ces examens d'imagerie ne sont pas spécifiques pour diagnostiquer la parvovirose mais ils peuvent aider à évaluer l'état de l'intestin et à exclure d'autres causes de vomissements et de diarrhée.

Le diagnostic précoce est essentiel pour améliorer les chances de survie du chien en installant un traitement rapide et approprié.

Traitement de la parvovirose chez le chien

Le traitement de la parvovirose chez le chien est essentiellement symptomatique et de soutien, car il n'existe pas de traitement antiviral spécifique contre le parvovirus canin. L'objectif principal est de stabiliser l'état du chien et de prévenir les complications.

Les principales composantes du traitement comprennent :

• Une réhydratation : La déshydratation due aux vomissements et à la diarrhée est l'une des principales causes de décès chez les chiens atteints de parvovirose. L'administration de fluides par voie intraveineuse est essentielle pour rétablir l'équilibre hydrique et électrolytique du chien.
• Une thérapie antiémétique : Pour contrôler les vomissements, des médicaments antiémétiques sont administrés. Cela permet au chien de mieux tolérer les fluides et les nutriments administrés par voie orale ou par sonde.
• Des antibiotiques : Bien que les antibiotiques ne soient pas efficaces contre les virus, ils sont souvent utilisés pour prévenir ou traiter les infections bactériennes secondaires.

La parvovirose canine reste donc une menace sérieuse pour les chiens, en particulier ceux qui ne sont pas correctement vaccinés. Un diagnostic précoce et un traitement approprié peuvent grandement améliorer les chances de survie. La vaccination constitue le moyen le plus efficace de prévenir la parvovirose : elle doit être une priorité pour tous les propriétaires de chiens. En outre, une hygiène rigoureuse et des mesures de désinfection sont essentielles pour limiter la propagation du virus dans les environnements où les chiens se regroupent.

Manon BARANTIN - ProVéto Junior Conseil